• Equiper son cheval pour la randonnée
• La Check-list du randonneur

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Equiper son cheval pour la randonnée
Par Bernard De Camp, randonneur depuis 1978

Le bon équipement adapté à la randonnée est certainement aussi important que le choix d’une bonne monture. Partir pour une journée avec sa bonne vieille selle de club ne pose souvent pas de problèmes, mais dès que l’on envisage une randonnée de plusieurs jours la selle doit être adaptée tant au cheval qu’à son cavalier. Le tapis souvent trop fin doit être remplacé par une bonne couverture pliée qui répartira bien mieux le poids du cavalier et de ses bagages. Dans la suite de cet article, je vous décrirai ce que j’utilise personnellement depuis de nombreuses années et qui me procure un grand confort et n’a jamais blessé de chevaux. Mais avant d’aller plus loin, un peu d’histoire…

Histoire.

Les cavaliers d’Asie centrale montaient les chevaux à cru, sans selle ni bride, dirigeant probablement leur monture avec les jambes, ainsi que par de petits coups sur la croupe ou l'encolure. On situe la naissance de la selle en Chine, sous la dynastie Han vers 200 avant JC. Les Romains, grands conquérants et donc grands voyageurs, n'adoptent la selle qu'au quatrième siècle et les cavaliers numides et gaulois, bien que connaissant son existence, répugnent à l'utiliser pour des raisons d'orgueil et de fierté: un bon cavalier se doit de monter sans selle! Les Indiens d’Amérique montaient les chevaux sauvages descendants des montures abandonnées par les conquistadors avec simplement un tapis et une corde en guise de bridon. Si l’on observe avec attention les nombreux westerns à la John Wayne, une selle est très souvent cachée sous le tapis! La selle classique, telle que nous la connaissons aujourd'hui, dérive de la selle de chasse anglaise. Il en existe de nombreuses variantes pour la course, le dressage ou le saut. De nombreux modèles traditionnels subsistent également un peu partout dans le monde; que l'on songe, entre autres, aux selles espagnoles, camarguaises, mexicaines, texanes ou marocaines. L’apparition de l’étrier est quand à elle encore assez mystérieuse. Il était déjà en usage chez les Mongols au quatrième siècle av. J.-C., mais sa diffusion ne se fera que très lentement et très progressivement en Occident.

La selle.

Nous n’allons pas vous faire l’affront de vous décrire ici en détail une selle. Chacun connaît le nom des différentes parties de celle-ci. Si vous êtes randonneurs occasionnels, faites confiance au matériel du centre de tourisme équestre: même si plusieurs milliers de kilomètres sont inscrits au compteur, il est souvent bien adapté au cheval, son confort étant le plus important. Rien ne vous empêche par contre de bien vérifier les points critiques; le bon état des étrivières, des contre-sanglons et de la sangle, une chute peut-être lourde de conséquences et ainsi gâcher tout ou partie de vos vacances. Je randonne depuis 25 ans, avec différents chevaux, ce qui ne m’a pas empêché de m’acheter la selle de mes rêves. Après avoir défini un budget important, je me suis mis à la recherche du bon sellier et pour cela une visite dans les différents salons du cheval offre une belle vue d’ensemble du marché. Les chevaux de randonnées ont en général un gabarit assez identique. Une taille moyenne, un bon dos court et une ligne fine mais rustique, sont les garants d’un cheval passe partout. La selle doit bien coller au dos du cheval tout en dégageant bien son garrot. L’arçon doit être de taille moyenne et bien solide. Vérifiez que la surface d’appui de la selle soit importante pour bien répartir le poids total; cavalier + bagages. Préférez une selle à matelassure souple et bien épaisse, il existe actuellement des mousses haute densité qui protègeront le dos de votre cheval et amortiront les chocs. Choisissez enfin pour votre confort un siège profond et bien rembourré. La qualité d’une selle se voit en général au premier regard. Une belle finition est souvent synonyme de qualité. Une attention toute particulière doit se porter sur le cuir et la bouclerie. Le cuir doit être souple et résistant et la bouclerie en bronze pour éviter la corrosion. Les points d’attache doivent être nombreux et solides pour y fixer à l’aide de petites sangles : pull, imperméable, sacoches et fontes avant. Garant du bon déroulement de la randonnée, le système de sanglage reste l’un des principaux soucis des randonneurs. Le sanglage fixé par des contre-sanglons présente l’inconvénient qu’en cas de casse vous terminerez la journée à pied ou serez obliger de serrer plus fort le cheval pour rattraper la partie perdue avec des risques de blessures au passage de sangle. Le sanglage idéal, à mon sens, est de type trois points ou sanglage en V. Ce système permet de bien répartir la pression et la lanière de cuir qui sert au nœud de cravate se remplace facilement au moindre signe d’usure. Si la selle choisie répond à tous ces critères elle devrait vous donner satisfaction.

Les types de selles.

La selle classique ou anglaise : Comme indiqué plus haut elle ne répond pas aux critères, petite surface portante et en général pas de points de fixation
La selle western : Assez bien utilisée en randonnée elle est d’un bon confort tant pour la cheval que pour le cavalier. Vérifiez bien sa qualité, on trouve sur le marché de nombreux modèles utilisant des cuirs médiocres et dont les points d’attaches sont très fragiles. Ce type de selle doit être essayée avant de l’acquérir, la corne ne facilite pas le galop en suspension.
Les selles d’arme : De très nombreux types de selle d’arme existent ; la meilleure et la plus solide est l’allemande. Composée avec du cuir de buffle elle est entièrement démontable, ce qui facilite son entretien. Les points de fixation sont nombreux et très solides. Au chapitre des inconvénients, son poids et sa largeur. La selle de l’armée française est confortable mais un peu longue.
La selle Mac Lellan : Bien connue des amateurs de westerns, elle équipait l’armée des Etats-Unis, bien qu’originaire de Hongrie. Ses qualités principales sont : un faible poids, une grande facilité d’entretien, de nombreux points de fixation. Ses défauts : on aime ou on n’aime pas son confort rustique, sa surface portante est très faible et oblige l’emploi d’un tapis très épais voir d’un sur-tapis, enfin son pommeau est assez haut. Pour augmenter son confort une bonne solution serait de la recouvrir d’une peau de mouton bien épaisse.
Les selles de randonnée : Ici aussi on rencontre de tout. Votre choix se portera vers des selliers reconnus et ayant une grande expérience dans la production de ce type de selle. Pour faire de la randonnée comme son nom l’indique, c’est l’idéal, solide et ayant beaucoup de points d’attache. Le reste sera une question de goût pour le choix du siège : type anglais, western ou pseudo Mac-Lellan.
La selle synthétique : Légère, elle se rapproche de la selle anglaise et reprend donc ses inconvénients. Son entretien est par contre très facile en utilisant les produits spécifiques.
La selle australienne : Utilisée par les vachers australiens elle possède un bon confort mais les taquets peuvent parfois gêner. Elle possède une bonne matelassure bien épaisse et de nombreux points d’attache.

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La Check-list du randonneur
Par Bernard De Camp, randonneur depuis 1978

Il faut distinguer la longue balade d’une journée du périple s’étalant sur plusieurs jours.
Partir en randonnée, c’est d’abord bien s’équiper, un oubli même minime peut tout gâcher.

Commençons par un départ pour 1 jour ou 1 week-end :

Equipement du cavalier

• 1 pantalon d’équitation confortable, en été, attention aux matières synthétiques trop chaudes
• 1 ceinture
• 1 paire de chaussures ou 1 paire de bottes, préférez le cuir nettement plus agréable en toutes saisons
• 1 paires de chaps si on choisit les chaussures
• 1 pull
• 1 chemise à manches longues (soleil, ronces, branches basses)
• 1 couteau multi usage
• 1 chapeau
• 1 vêtement de pluie, évitez les ponchos bons marchés qui battent au vent et se déchirent à la moindre ronce

Equipement du cheval

Faites confiance aux professionnels et utilisez leur matériel.

Pour une rando plus longue les choses se compliquent, il faut réaliser avec discernement le bon choix. Cette check-list est faite pour une randonnée guidée par un professionnel et ne comprend donc pas de pharmacie de premiers secours, de matériel de pansage, de boussole, de cartes, de maréchalerie, d’équipements équestres de réserve… etc

Equipement du cavalier

Identique à celui de la journée mais à moduler en fonction de la durée du périple
A compléter avec :

• 1 gourde
• 1 paire de lunettes de soleil
• 1 manteau imperméable bien adapté (coton huilé souvent lourd ou nouvelles matières plus légères), s’il ne couvre pas vos jambes pensez au pantalon imperméabilisé, j’utilise un pantalon vendu pour la pêche, bien large pour pouvoir rapidement l’enfiler.

Equipement du cheval

Vous avez décidé d’acheter votre selle (voir article précédent) pour améliorer votre confort, mais vérifiez impérativement avec le professionnel qu’elle soit parfaitement adaptée au cheval.

• 1 selle et ses étriers
• 1 sangle et son fourreau
• 1 bricole ou 1 collier de chasse
• 1 bride et sa paire de rênes, évitez le licol bride, à l’attache, votre monture prendra un malin plaisir en se frottant à tous les matériaux (bois, arbres, poteaux etc) provoquant ainsi des dégâts voire de la casse.
• 1 licol
• 1 longe
• 1 tapis de selle bien épais et surtout bien propre
• 1 paire de lanières pour fixer pull et imperméable à la selle
• 1 paire de fonte et 1 paire de sacoche, mais ne chargez pas inutilement votre monture, si une intendance est prévue, dans tous les cas voyagez léger.

Equipement de nuit

Si vous campez pour vous rapprocher de la nature et de votre compagnon équin, dormir à la belle étoile sera le rêve, mais sous nos contrées…

• 1 petite tente type igloo
• 1 sac de couchage
• 1 matelas-mousse assure plus de confort et repose les douleurs…
• 1 lampe

Divers

• Papiers personnels et assurance
• Argent
• Appareil photo
• Lunettes de vue de rechange
• Crème solaire et crème anti-moustique

Vous voilà fin prêt pour le départ, le sac bien rempli. Si vous respectez cette check-list vous ne devriez pas rencontrer de problèmes majeurs. Et n’oubliez pas qu’une randonnée se fait en groupe, évitez les doublons.

Bonne rando avec Vincent ou ailleurs et n’oubliez jamais que votre cheval n’est pas un véhicule à moteur, respectez-le, adaptez votre monte aux circonstances, soyez léger sur la selle, au montoir ne vous laissez pas choir lourdement au fond de la selle. Au pas, les rênes sont longues pour lui permettre une grande liberté d’encolure. Un cheval qui trottine est souvent celui qui est gardé rênes trop courtes.
Respectez les distances particulièrement au galop, chaque cheval a une place dans le groupe, laissez-le la prendre. Le mettre en tête de temps en temps lui garantit bon moral et réveille ses sens.

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